Des histoires étranges, mystérieuses, des situations inusitées, bizarres, des personnages singuliers, incroyables! Voilà ce qui compose cette sélection de films insolites.
Phil Comeau fait toute la lumière sur l’Ordre de Jacques-Cartier, une puissante société secrète qui, de 1926 à 1965, a infiltré tous les secteurs de la société canadienne, forgeant le destin des communautés de langue française. Au fil de témoignages inédits d’anciens membres de l’Ordre et de reconstitutions historiques, ce film brosse un tableau saisissant des luttes sociales et politiques des minorités francophones du Canada.
Enveloppé dans la chaude atmosphère sépia de Moose Jaw, Le tunnel et la fortune accompagne les membres de la famille Chow, qui réfléchissent ensemble à l’histoire répandue mais non moins fausse des tunnels souterrains de la ville. Le cinéaste Weiye Su nous présente de touchantes archives contenant les souvenirs enfouis de gens dont les empreintes culturelles pérennes tracent de nouvelles pistes pour se rapprocher de soi-même et de sa communauté.
De quelle maladie Henri Castagnette peut-il bien être affligé ? Complètement angoissé, le jeune homme remet son sort entre les mains du Dr Von Strudel, un personnage étrange et exubérant. Samuel Cantin, auteur des populaires BD « verbomotrices » Phobie des moments seuls et Whitehorse, renoue avec son attachant antihéros le temps d’un délire médical hilarant. Produit par l’ONF, Le syndrome de la tortue fait partie de la collection Chroniques du 9e art.
« Vous savez, quand j’étais petit, je suis tombé amoureux de la Vierge Marie. C’est arrivé dans une petite ville bavaroise appelée Altötting. » Envoûtant et profondément personnel, Altötting est le récit d’un passage à l’âge adulte marqué par l’amour, la foi, la mortalité et les illusions brisées.
La découverte d’une boîte de bandes magnétiques. L’obsession utopique d’une vie. Les efforts d’une fille pour achever le dernier film de son père. Wintopia retrace l’énigmatique parcours du documentariste de renom Peter Wintonick, vers lequel sa fille Mira braque sa caméra tout en essayant de déchiffrer la carte qu’il a laissée derrière lui. Imprégné d’émotion et de fantaisie, le film nous conduit sur la voie d’univers possibles au fil d’une quête de réconciliation, tant entre l’artiste et sa famille qu’entre les rêves et la réalité.
En 1967, un résident hors du commun s’installe dans la petite ville d’East River, en Nouvelle-Écosse : Balakrishna, un éléphant originaire de l’Inde. Cet animal étant considéré comme un symbole de prospérité dans les cultures hindoue et bouddhiste, un homme d’affaires indien fait venir Balakrishna afin que l’animal soit présent à l’ouverture de sa nouvelle usine. Personne ne voue une aussi grande admiration à l’animal que le jeune Winton Cook, et une magnifique affection naît entre le garçon et ce gigantesque nouvel ami. Soutenu par une animation pittoresque, des photographies et de formidables séquences de vieux films amateurs, Balakrishna nous communique la nostalgie sincère des souvenirs d’enfance précieusement conservés. Si le film aborde les thèmes de l’amour, de l’amitié et de la perte, il porte également sur les enjeux touchant l’immigration et la préservation des éléphants.
En 2013, une statue d’Apollon datant de l’Antiquité est trouvée au large de Gaza avant de disparaître dans d’étranges conditions. Œuvre de faussaires ou bénédiction des dieux pour un peuple palestinien en mal d’espoir? Bientôt, la rumeur s’emballe alors qu’en coulisse différents acteurs locaux et internationaux s’agitent, mus par un souci de préservation ou par une logique purement mercantile. Tourné à Gaza et à Jérusalem, L’Apollon de Gaza se déploie comme un film-enquête axé sur ce trésor national qui fait rêver. Passionnante réflexion sur le temps et la fragilité des civilisations, mais aussi méditation poétique et philosophique, le film nous immerge dans la réalité méconnue d’un territoire qui paie encore le prix du conflit israélo-palestinien, mais où la vie, insoumise, subsiste envers et contre tout. Apportant un peu de lumière et de beauté dans le ciel de Gaza, la statue pourrait redonner une part de dignité à tout un peuple, tout en réveillant par son histoire exaltante une fierté nationale trop souvent bafouée.
Ce court métrage documentaire suit l’artiste britanno-colombien Pete Clarkson, alors qu’il réalise son projet le plus ambitieux et personnel à ce jour : un monument commémoratif en hommage au séisme de 2011 de la côte Pacifique du Thoku. Comme beaucoup de gens, Clarkson a été profondément affecté par cette catastrophe. Des années plus tard, alors que du bois fendu et déchiqueté et d’autres objets se mettent à échouer sur la plage de Tofino, en Colombie-Britannique, la catastrophe le touche à nouveau, et l’inspiration pour son monument est née. Dans les mains de Clarkson, les débris de la région de Thoku prennent vie tandis qu’il les façonne en une sculpture publique unique.
Comment un homme en vient-il à quitter subitement sa famille pour s’isoler dans un monastère? Ce court métrage documentaire capte les souvenirs du fils et de l’ex-épouse d’un homme désormais devenu « roi » d’une secte religieuse. Avec la cinéaste, ils prennent la route pour visiter celui qui les a abandonnés 45 ans plus tôt.
Long métrage documentant la vie de sans-abri du nord de Vancouver. Dans un décor idyllique, ils ont transformé la collecte des bouteilles vides en une sous-culture florissante : la course de chariots d’épicerie. Ancien adepte de la planche à neige et réalisateur de films de sport, Murray Siple revient au cinéma pour relater l’histoire de ces itinérants amateurs de sensations fortes.
Ce long métrage documentaire lève le voile sur le mystère entourant les machines à pluie et les légendes qui l’entourent. Depuis toujours, la fabrication de la pluie fascine. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, ces machines alimentent les conversations quotidiennes. Certains nient leur existence et se moquent de ceux qui y croient. D'autres ont des théories toutes plus originales les unes que les autres.
« Drôle? Qu’est-ce que les Blancs, que les Inuits appellent Qallunaat, ont de si drôle? Eh bien, parmi les comportements étranges qui les caractérisent, les Qallunaat échangent des inepties en guise de salutations, répriment leurs fonctions physiologiques, se plaignent constamment du froid et semblent avoir une propension à vouloir dominer le monde. Pourquoi les blancs sont drôlesnous donne une belle leçon d’humilité en nous faisant ressentir ce que c’est que d’être sous la loupe de l’homme blanc. Rafraîchissant et original, ce documentaire possède la rare qualité d’éduquer avec intelligence.
Documentaire qui explore les états de grâce vécus par les mystiques et les personnes en état de méditation. Une occasion d’accéder au cœur du chapitre le plus récent de la recherche scientifique portant sur ce phénomène. Des carmélites et des moines bouddhistes ont accepté de se prêter à l’expérience : le film présente les travaux exploratoires d’une équipe de l’Université de Montréal.
Long métrage documentaire qui explore le concept des « hôtesses » en sol nippon. Au Japon, des jolies femmes occidentales sont invitées à y déménager pour devenir des hôtesses professionnelles. Situées socialement entre des geishas abordables et des escortes de luxe, elles font partie d’un réseau officieux censé faciliter les échanges entre hommes d’affaires stressés par leur travail et leur vie de famille, cherchant une fréquentation féminine raffinée le temps d’une soirée. Entre l’alcool, les restaurants et les danseuses, ces belles étrangères font partie d’un réseau illégal de marchandisation de la compagnie féminine.
Ce court métrage documentaire raconte le passage du cinéaste Jean-Luc Godard à Rouyn-Noranda, en décembre 1968. Quelques mois plus tôt, en mai 1968, la France est secouée par des manifestations populaires et une poignée de cinéastes en colère interrompt le Festival de Cannes. Au Québec, la montée du nationalisme conduit à des affrontements au cours des festivités du 24 juin. C'est dans ce contexte que l'on organise « Les dix jours du cinéma politique » au Cinéma Verdi, à Montréal, qui accueille Jean-Luc Godard, auréolé du succès de ses films À bout de souffle (1959) et Pierrot le fou (1965). Loin de s'en tenir à des rencontres avec ses admirateurs, le cinéaste caresse un projet. Accompagné d’une équipe de cinéastes français et canadiens, il ira à Rouyn-Noranda, où la télévision lui donne carte blanche, et y fera la révolution...
Ce film est issu de la série Libres courts, qui rassemble des premières œuvres courts métrages documentaires.
Ce long métrage documentaire fait enquête sur Herbert Norman, qu’on soupçonnait d'intelligence avec les Soviétiques. Le 4 avril 1957, cet ambassadeur du Canada en Égypte se jette du haut d'un toit. Né au Japon en 1909 de parents missionnaires canadiens, Norman avait écrit une étude pionnière sur la société japonaise, qui allait devenir incontournable pour le Gouvernement d'occupation d'après-guerre et pour une nouvelle génération de dirigeants japonais.
Documentaire dressant le portrait de Mark Rowswell, un Canadien faisant carrière d’humoriste en Chine sous le pseudonyme Dashan. Maîtrisant parfaitement la langue du pays et passionné par sa culture, il est devenu un peu par hasard une véritable personnalité du show business chinois. Une industrie qu’il dit non comparable à celle des Américains, puisque l’humour ne se traduit pas.
Réalisé par l’humoriste québécois Guy Nantel, le film a été produit par l’ONF à la suite de sa victoire de la Course destination monde à la télévision de Radio-Canada en 1993-1994.
Dans ce long métrage documentaire, Jacques Godbout fait enquête sur la véritable identité d’un ami qu’il surnomme « l’Indien », aussi connu par les journalistes belges et français sous le nom de Norman William. Qui est cet homme? Est-il vraiment le président des Peuples Unis? Le défenseur des Métis? Le chef d’une secte végétarienne? Il aurait été mêlé, dit-on, sous le couvert d'organisations humanitaires, à des entreprises politiques et financières de portée internationale. Aujourd'hui, ce Québécois d'origine se terre quelque part en Europe. C'est là que le cinéaste l'a rencontré et a décidé de fouiller son histoire. À mesure que progresse son enquête s'épaissit le mystère. Qui est Norman William?
Comment un Québécois pure laine a-t-il pu devenir un romancier américain célèbre et le cow-boy le plus authentique de Hollywood? En fabulant! Alias Will James raconte l'histoire invraisemblable d'Ernest Dufault qui, avec la complicité tacite de sa famille, a réussi à séduire (et tromper) pendant trente ans la royauté européenne et la société américaine. Voleur de chevaux, vagabond, artiste et écrivain, Will James est encore aujourd'hui, dans le Far West américain, un personnage mythique.
Film expérimental, Tocade nous entraîne à l'intérieur même du langage cinématographique; il en démonte les codes, affirmant, par un habile exercice de style, que tout dépend de tout, dans la création artistique comme ailleurs, et que le créateur comme le spectateur se trouvent inévitablement sous le joug d'une manipulation. Conçu à partir d'un tournage réel, ce film propose une esthétique tout à fait particulière grâce aux effets spéciaux obtenus à l'aide de la tireuse optique.
Ce long métrage raconte l’histoire de deux frères mariés à deux sœurs. Ils nourrissaient le projet peu commun de construire de leurs mains un bateau qui les amènerait, avec leurs quatre enfants, loin dans les mers du Sud. Ils mirent cinq ans à le bâtir. Mais quelques jours avant le grand départ, l'explosion d'un objet insolite ramassé sur les berges et jeté machinalement au feu de la Saint-Jean (il s'agissait d'une douille d'obus) causait la mort de l'un des frères. Sa veuve décide alors que le voyage aura quand même lieu. Plus que la reconstitution d'un fait divers, ce film, dans lequel s'amalgament fiction et documentaire, nous force à croire que les rêves, parfois, sont plus puissants que les obus militaires.
Des stages d'hypnose aux thérapies individuelles et de groupe, ce long métrage documentaire explore le pouvoir de la suggestion et l'influence qu'il peut avoir sur le comportement humain. Il révèle aussi l'étonnante similitude entre les méthodes d'endoctrinement employées dans un ashram indien, un camp d'entraînement des Marines américains et un monastère.
Documentaire sur la colonisation de l'Amérique du Nord. Des découvertes archéologiques semblent confirmer l'hypothèse selon laquelle les Vikings en auraient colonisé certaines parties, il y a 1 000 ans. Ils lui auraient donné le nom de « Vinland » et ce, de l'Ungava à Terre-Neuve et, même, affirme-t-on, jusqu'à Kensington, au Minnesota. Ce film nous amène sur leurs traces, réelles ou imaginaires.
Nobuo Kubota, sculpteur et musicien nous livre ici son one man show fait de notes musicales et de bruits. Les objets les plus hétéroclites, jouets, tuyaux, ballons et sonnettes côtoient saxophone, gong et cymbales, formant un orchestre. Résultat de la démarche d'un musicien accompli vers la découverte de sources sonores inhabituelles, le spectacle de Kubota invite le spectateur à vivre une expérience musicale et cinématographique nouvelle.
Documentaire sur la vie d’Hubert Aquin. Vivant, il était un personnage éblouissant et hors de l'ordinaire. Mort, il est déjà légendaire. De sa légende, tout est à la fois vrai et faux. Ni biographie, ni œuvre critique, ce film est une évocation de son univers.
Animation mêlant habilement fiction et réalité, le film nous livre un récit fantaisiste, dénonçant le pouvoir de la publicité télévisuelle. Gagnant d’une dizaine de prix internationaux.